Comment finaliser son livre pendant le confinement ?

Découvrez les témoignages d’Elsa et Myriam qui ont bravé avec leurs élèves la distance, les doutes et les interrogations pour finaliser leurs chefs d’œuvre !
Elsa, enseignante en classe Ulis. A finalisé la phase d’illustrations à distance.
Le projet Calamagui a commencé pour notre classe courant janvier. Nous avions déjà terminé la rédaction et le tapuscrit, tous les élèves avaient écrit leurs phrases, une partie avait terminé aussi leurs illustrations. Nous avons pris le temps de déposer tout notre travail sur une clé USB, et je leur ai dit que j'intégrerai tous les documents dans la maquette, à la maison.
Il restait pour certains à terminer leurs illustrations. En contact quotidien avec les parents par mail lors de ce confinement, j'ai proposé qu'ils mettent la main à la patte. Ils ont tous joué le jeu et envoyé les résultats en photo que j'ai ensuite intégrés dans la maquette.
Pour compléter le texte, les élèves ont aussi écrit l'intervention des personnages la maison. Pour certains, ils me l'ont dictée en classe virtuelle, d'autres l'ont écrit par mail, et pour ceux que je n'arrive pas à avoir via internet, nous avons pu le faire par téléphone.
Lorsque nous leur avons annoncé le début du confinement, l'inquiétude de terminer le livre a surgi parmi d'autres… Dans cette période particulière, je pense qu'il était important que ce projet soit achevé !
Myriam, enseignante CE1. A mené les phases d’écriture et d’illustrations à distance.
J'ai choisi de créer une histoire en lien avec ce que nous vivons actuellement : la pandémie et le confinement.
A partir de mes consignes, chaque enfant m'envoie une production par semaine en français et en arts plastiques. C'est une classe de 27 CE1. J’ai fait des groupes de 4. Ils n'ont pas eu toujours le même sujet.
Je leur demande en général de produire au moins 3 phrases avec points et majuscules.
J'ai rassemblé les productions chez moi et je les ai articulées ensemble. L'idée étant de reprendre une structure répétitive pour lier les pages entre elles.
Actuellement, nous avons la première ébauche du manuscrit. Je vais la partager avec mes élèves ainsi que leurs productions plastiques, afin qu'ils se rendent comptent de l'évolution de leur travail et conservent leur motivation.
Pour l'instant, ils ont tous répondu présents. Je reste vigilante car dans ce contexte, ils peuvent facilement décrocher.
J'ai mis en avant le plaisir de créer un livre ensemble et l'importance de garder une trace de ce que nous vivons actuellement. Certains parents m'ont répondu de façon très positive. Ils ont vu leur enfant s'amuser à produire et y mettre tout leur cœur. Mais ce n'est sans doute pas évident pour tous.
J'ai insisté sur le fait que l'important c'était de produire un petit texte chaque semaine sans forcément le corriger afin de ne pas les bloquer dans leurs idées. J'ai proposé la dictée à l'adulte pour les enfants ayant beaucoup de mal à s'exprimer par écrit.
Heureusement, la date est décalée au 23 mai, nous allons pouvoir aller au bout plus sereinement.
Par rapport à une année scolaire classique, il y a forcément moins d'interactivité et de travail de groupe mais c'est quand même un projet commun qui fait appel au talent de chacun et qui nous rassemble autour du travail de toute une année. J'espère qu'ils seront fiers d'eux et que ce projet leur amènera de la satisfaction, de la motivation et de la poésie dans cette période anxiogène.